6 mai 2017 6 06 /05 /mai /2017 18:37

C'est un constat terrible qui nous met face à notre impuissance individuelle dans ce monde où une poignée vit de la misère du plus grand nombre.

 

J'ai souvenir d'un vieil homme, près de la gare d'Austerlitz, il y a déjà quelques années. Il était là, à tendre la main, en attendant que, pour les automobilistes, le feu passe au vert. À ses pieds, il portait des charentaises, dans la rue, il pleuvait. Quelle bonté sur son visage, aucune trace de rancœur, il m’avait émue. Le temps que j'ouvre mon sac pour trouver quelques pièces dans ce fourbi, le feu est passé au vert. Ça poussait derrière, l’automobiliste n’est pas patient. Je n'ai pas eu le temps de lui tendre la main, j'ai embrayé, je suis partie.

 

Je n'oublierai jamais, ce vieux Monsieur, il aurait pu être mon grand-père. Cette idée m’est encore insupportable. Il faut si peu pour qu’un chemin soudain diverge et vous mène à un carrefour, sous un porche, devant une grande surface, à la rue ; à la rue… brisé, violé, exclu par la société des hommes.

 

Cette misère est intolérable et ce n’est certes pas demain, 7 mai 2017, second tour d’une présidentielle entre peste et choléra, qu’un bulletin, quel qu’il soit dans l’urne, y changera quoi que ce soit !

 

De façon individuelle, si l’on ne peut donner à tout le monde, offrir ne serait-ce qu’un sourire c'est déjà partager un peu de notre humanité.

 

Il est des sourires inoubliables, glanés comme ça, au hasard du chemin qui vous accompagnent toute une vie.  Qui sait ce qu’ils peuvent faire ces sourires offerts à des êtres habituellement invisibles ?

Redonner confiance, éviter le gouffre, rompre la solitude, réveiller l’espoir ?

Faire bifurquer un chemin, pourquoi pas ? Que savons-nous des ressorts profonds de la vie ? De l’impact d’un peu de tendresse ?

 

Alors, luttant contre cette raideur qui nous pousse à baisser les yeux, à accélérer le pas pour échapper à cette confrontation douloureuse, à cette culpabilité impuissante, comme si cela était possible, je m’efforce de ralentir. Je m’oblige à croiser le regard, à sourire et découvrir au fond de ses yeux l’être qui se meurt derrière la transparence assignée par la société et peut-être ainsi réussir, l’espace d’un instant, à alléger le poids de la négation et du rejet.

 

C’est comme ça qu’un jour, j’ai rencontré l’homme aux pigeons.

 

C’est comme ça qu’un jour, j’ai rencontré Giuseppe et je prends conscience aujourd’hui, en cette veille électorale, que je ne lui ai pas donné un centime.

Mais quelle rencontre !

 

Adamante Donsimoni (sacem-billet d'humeur)

L'homme aux pigeons

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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 17:00

 

Dehors des bourrasques torturent les branches encore ornées de leur feuillage

automnal. Les feuilles multicolores sont emportées, croisent la fenêtre de mon

bureau, grimpent plus haut que le toit de l’immeuble, virevoltent sans regagner le sol plus d’un instant.  J’entends la présence du vent par le gémissement des fenêtres.

 

Cette nuit, les USA ont élu leur nouveau Président. Le monde est devenu

officiellement le plateau d’une télé réalité où le plus fort en gueule emporte les suffrages. Voici l’apogée du règne de la communication.  L’Europe momifiée s’étonne. Comme il sont loin des préoccupations des peuples les apparatchiks du pouvoir.

Comment les « sans dents » ont-ils pu en arriver là ?

 

Eh oui, comment ? Monsieur mon Président, vous si avisé de protéger le climat du monde et incapable de protéger nos abeilles, nos vaches, nos poulets de la torture de l’élevage et de l’abattage.  Étrange non, craignez-vous soudain que vos « sans dents », exaspérés  par vos esquives puissent mordre ? Que le chaos orchestré par vos manques s’abatte sur notre sol ? Mais du chaos naît l’ordre, un monde à

reconstruire. Tout ce qui est en haut se retrouve un jour en bas et la roue tourne.

 

Les nuages courent vers l’Est, charroi d’ombre et de lumière. Vont-ils eux aussi,

émigrés d’un ciel en crise, vers un hypothétique  Eldorado qui les rejettera sans une

hésitation ?  Certains ayant craché leurs eaux en chemins auront disparu une fois la

tempête calmée.

 

L’analyse et la réflexion ne sont plus de mode au monde des médias et de la politique spectacle. Comment la pensée pourrait-elle suivre à ce rythme infernal, si rapide ?

 

« Les pensées pour moi-même » de Marc Aurèle sont de la bibliothèque du passé, bien trop lent !

 

Ce midi, la télé nous a montré des traders, visage inquiet, défait. J’y ai vu l’image de parasites jamais rassasiés du monde. Ceux qui produisent les vraies richesses ne sont pas invités au festin, ils sont les proies. Les moutons dont le berger tire la laine.

 

Il faut bien se raccrocher aux branches quand tout fou le camp ! Les religieux

reprennent « du poil de la bête » comme l’aurait dit Prévert. Le « bien penser » est de nouveau de rigueur. L’image, toujours l’image, celle que l’on donne à voir. Le masque se contrefiche de la réalité.

Quelque part dans l’histoire, une vierge enfante d’un Dieu, puissance du pouvoir de l’esprit contre le sexe féminin. Comment la femme, ce sexe honnis, souillée,

aurait-elle pu accoucher d’un Dieu ? Ah si les hommes pouvaient se reproduire entre eux…

Ailleurs un prophète, consomme un mariage avec une gamine de neuf ans épousée à six.

 

Ô le joli monde ! Le bel exemple ! La belle vie !

On se demande parfois si l’on n’aurait pas préféré de naître salade !

 

Le vent s’est radouci, plus de feuilles pour me saluer à la fenêtre. Mes mots, comme elles, retombent sur la ligne, inutiles et fatigués de tant de profonde bêtise.

 

Adamante ©sacem

9 novembre 2016

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  • Adamante
  • Comédienne, metteur en scène, diplômée en Qi Gong, j'écris, je peins.
  • Comédienne, metteur en scène, diplômée en Qi Gong, j'écris, je peins.

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